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Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime

Le 14 mai dernier le réalisateur ukrainien Oleg Sentsov a annoncé une grève de la faim en exigeant de libérer… non pas lui-même, mais 70 autres prisonniers du régime poutinien. Lui-même condamné à vingt ans de prison dans le cadre d’un procès fabriqué de « terrorisme », il a commencé une confrontation ouverte et résolue avec le système qui a dérobé la Crimée, sa terre d’origine, et démarré une guerre contre l’Ukraine, son pays. Ce Criméen au nom à consonance russe a défié la puissance qui depuis des années profite de l’impunité, tout en pillant, tuant et terrorisant.


Pourquoi l’a-t-il fait ? Parce qu’il a vu que le silence tuait. Que les puissants de ce monde étaient prêts à serrer la main d’un dictateur sanglant alors que les citoyens ordinaires oubliaient les crimes de son régime au nom d’un beau jeu… car le sport serait apolitique, disaient-ils.


Sentsov, connaissant l’expérience des grèves de la faim, a décidé de faire un sacrifice radical. Afin d’être entendu. Afin que soient entendues les voix des prisonniers politiques, celles des dissidents injustement condamnés, victimes et orphelins de cette guerre hybride non-déclarée qui depuis plus de quatre ans sévit en Ukraine. Afin que tous comprennent que la guerre se poursuit juste à côté, qu’elle tue aussi des personnes brillantes, talentueuses, célèbres…


Le dictateur n’a pas entendu sa voix. Aujourd’hui, alors qu’il s’éteint, que les battements de son cœur ralentissent et les jours deviennent comptés, nous avons besoin aussi d’autres voix – les voix de ceux qui sont encore capables de crier, d’agir, de prier.


L’association française « Les nouveaux dissidents » est devenue l’une de ces voix. Je les remercie pour toutes leurs initiatives – toutes les cartes postales, publications et manifestations. Chacune de ces choses affirme – à Oleg Sentsov et à nous qui nous sentons prisonniers de Poutine avec lui – que nous ne sommes pas seuls, que le monde comprend la force du sacrifice et de la fidélité.


Réfléchissons un instant : au XXIème siècle, dans un camp russe près du cercle arctique, la vie d’un jeune homme talentueux s’éteint. Il est prêt à l’offrir pour chacun d’entre nous et pour les idéaux qui nous sont chers.


Que sommes-nous prêts à offrir ?

Que fait chacun d’entre nous devant son sacrifice radical ?


J’appelle tous les hommes et toutes les femmes de foi de France, d’Ukraine et du monde entier à prier pour la vie d’Oleg Sentsov, prier pour un miracle, prier pour son courage. Prier pour nous-même, afin que nous puissions réaliser la force de son sacrifice et vivre la gloire d’une véritable victoire.


Merci Oleg ! Nous te gardons dans nos prières !


Mgr Borys GUDZIAK, évêque de l’Éparchie ukrainienne Saint Volodymyr le Grand de Paris



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