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La Saint Valentin des hommes forts

Jeudi 14 février, c'est la Saint-Valentin, la fête des amoureux. Selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, c'est la date du prochain rendez-vous à Sotchi, sur les bords de la Mer Noire (sud de la Russie), entre le président Poutine et ses homologues iranien Hassan Rohani et turc Recep Erdogan, pour tenter de régler la question syrienne dans le cadre du groupe d'Astana.


Mikhail Klimentyev,AP


Il n'y a pas de hasard, dit-on, et le Kremlin aime les symboles, surtout pour dire que tout va bien.


Pourtant, dans ce ménage à trois de circonstance, tout est loin d'être réglé : Poutine aimerait en finir au plus vite, mais son allié iranien refuse de retirer ses troupes. Du coup, quand Israël bombarde les bases de Pasdaran, la Russie laisse faire.


Poutine a aussi besoin qu'Erdogan renoue le dialogue avec son allié syrien Bachar El-Assad, mais le leader turc veut surtout massacrer les Kurdes : entre deux maux, les Kurdes ont proposé de livrer les territoires qu'ils contrôlent au régime syrien pour desserrer l'étau turc, avec la bienveillance du Kremlin.


Sur le papier, les rivalités géopolitiques entre l'Iran, la Turquie et la Russie sont bien-là et ce rapprochement est dû avant tout à la "realpolitik" d'un conflit inextricable.


Mais désormais, cette alliance bénéficie d'un autre facteur déterminant : ce mariage forcé autour de la Syrie peut finir en amour sincère. Car qui se ressemble s'assemble, et les trois dirigeants se comprennent quand ils parlent de répression et de droits de l'Homme, ou de la tenue d'élections en Syrie, après avoir fait fuir plus de 4 millions de réfugiés syriens à coups de bombardements... C'est peut être, sur le long terme, le plus inquiétant : que la Saint Valentin devienne le jour où les nouveaux dictateurs ont compris qu'ils étaient faits pour s'entendre.



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