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Iran : le nouvel an et la pandémie mettent fin à la détention de prisonniers politiques

Alors que nous vivons tous depuis une semaine l'expérience étrange et inédite du confinement chez soi et de la menace pandémique alentour, il nous a semblé primordial de continuer à vous informer de la situation de tous ceux, chercheurs, auteurs, artistes, citoyens qui défendent les libertés fondamentales dans le monde. Il apparaît que la situation de ces dissidents ou lanceurs d'alerte est fortement intriquée avec les stratégies de lutte des états touchés, comme on a pu l'observer en Chine, avec le calvaire du docteur Li Wenliang qui avait été puni par les autorités chinoises pour avoir lancé l'alerte à Wuhan, autorités qui viennent de présenter leurs excuses à la famille du médecin décédé et ont levé la sanction à titre posthume.


Plus que jamais, restons vigilants, et solidaires des dissidents et lanceurs d'alerte.


Cette semaine, alors que près de 800 millions de personnes dans le monde sont placées en confinement pour enrayer la progression du coronavirus, en Iran, pays fortement touché par l’épidémie, on célébrait Norouz, le nouvel an qui annonce le printemps.


Dans ce contexte, le gouvernement iranien a annoncé des remises en liberté massive en milieu de semaine, à la fois pour désengorger les prisons en raison du risque accru de contagion, et sous couvert d’un pardon collectif motivé par Norouz. Ce sont plus de 10 000 personnes qui ont été ainsi libérées, incluant beaucoup de personnes arrêtées lors des manifestations de novembre dernier.


Surprise, on a appris ce matin la libération et le retour en France du chercheur Roland Marchal, emprisonné depuis juin 2019 avec sa collègue et amie franco-iranienne Fariba Adelkhah, qui reste quant à elle détenue.


Le couple de chercheurs avait été arrêté par les Pasdarans, les gardiens de la révolution, le 5 juin 2019 à l’aéroport de Téhéran. Depuis début janvier, ils n’étaient plus accusés d’espionnage, chef d’accusation passible de la peine de mort en Iran, mais restaient poursuivis pour « propagande » contre le régime et « collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale », encourant alors jusqu’à cinq ans de prison.


Le comité de soutien s’est exprimé ce matin et poursuit son combat pour mettre fin à la détention arbitraire de la chercheuse franco-iranienne. Qualifiés de «prisonniers scientifiques», les deux chercheurs étaient devenus des cibles en raison de leur activisme sur le plan académique. Dans une lettre écrite avec sa codétenue Kylie Moore-Gilbert, Fariba Adelkhah revendique cette liberté académique, en soutien aux autres universitaires détenus injustement en Iran. Le régime iranien persiste à mettre délibérément en danger la vie d’universitaires. Les gardiens de la révolution reprochent à Fariba Adelkhah sa connaissance fine du régime iranien. Travaillant sur des crises contemporaines, l’anthropologue est considérée comme une menace.


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