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Karan et Afarin

Quand on veut se débarrasser d'un opposant politique, d'un militant des libertés fondamentales ou encore d'un simple citoyen dont les choix de vie sont perçus comme une dissidence par rapport au dogme d'Etat, les régimes autoritaires ont tous recours au même dispositif glaçant, kafkaïen : monter un chef d'accusation à partir de rien et rendre des jugements disproportionnés dans des simulacres de procès.

Alors que nous sommes aujourd'hui mobilisés pour la libération d'Oleg Sentsov, l'histoire du couple de galeristes Karan Vafadari et Afari Neyssari nous a été transmise par des amis à Teheran. Après une première condamnation pour "espionnage" au printemps dernier, voici que la République islamique d'Iran a annoncé fin janvier la condamnation du couple américano-iranien à 27 et 16 ans de prison. Ces peines s'assortissent de lourdes amendes, de la confiscation de tous leurs biens... et de coups de fouet. Ce qui leur est reproché aujourd'hui : leur mode de vie (réunions mixtes, alcool, fréquentation d'Occidentaux...), alors que leur appartenance au culte zoroastrien, une religion anté-islamique en Iran, les soustraie théoriquement à la loi islamique. Après l'espionnage, les charges portent désormais aussi sur leur double nationalité américano-iranienne dont la cour révolutionnaire de Teheran réfute la régularité en prenant pour prétexte un article du Code civil iranien. L'entourage familial du couple se mobilise en vain depuis des semaines pour obtenir notamment la libération sous caution d'Afari Neyssari: le juge qui a fixé le montant de cette caution à 13 millions a finalement expliqué qu'il n'avait pas l'intention de libérer quiconque...

Les mêmes motifs d'iniquité, de cynisme et de cruauté se retrouvent implacablement d'une histoire et d'un régime à l'autre. Au-delà, c'est un signal inquiétant pour les Zoroastriens et les Iraniens qui souhaiteraient vivre "à l'occidentale".

Une pétition est mise en ligne sur un site administré par le fils de Karan Vafadari: https://karanafarin.com/sign-petition/

Source : Center for Human Rights in Iran.

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