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« Le doigt d'honneur d’Eva ! »

Le célèbre tableau “Eva” de Chaïm Soutine est devenu en Bélarus ces derniers jours, le symbole de l'indignation et du ras le bol de tout un peuple face à un régime corrompu et au pouvoir sans fin de Loukachenko. Confisqué par l’Etat, il a été « retouché » sur les réseaux sociaux pour résister à l'oppression.

Alors que la pandémie de covid-19 fait toujours des ravages en Bélarus dans l'indifférence du pouvoir en place, la population se prépare à une autre épreuve, celle des présidentielles d'août 2020. Dès le début de la campagne, Loukachenko a cherché à museler les candidats indépendants, soutenus par la population.

Le dernier scandale en date, et qui a soulevé une forte indignation dans la population, est celui des oeuvres confisquées de la Fondation d’art de la banque Belgazprom (Belgazprombank). La collection avait été réunie en grande partie par Victor Babariko, ancien directeur de la banque et aujourd'hui candidat à la présidentielle. Elle était exposé à la galerie Art-Belarus en partenariat avec le Ministère de la culture et l’UNESCO.

En une semaine, le candidat Babariko a été réduit au silence. Son bureau à la banque a été visé par une opération de contrôle, ses comptes bloqués. Les oeuvres d’art ont été déclarées volées malgré les justificatifs d'achat et aussitôt saisies par l’Etat. Parmi elles, les célèbres tableaux de “l’école parisienne” des peintres bélarusses en exil, tel que Marc Chagall, Chaïm Soutine et Faïbich-Schraga Zarfin. Puis, le 17 juin, Victor Babariko a été arrêté et enfermé dans la prison du KGB, sans que ses avocats puissent le joindre.

Depuis, les Belarusses manifestent dans la rue pour protester contre cette arrestation arbitraire. Ils ont aussi réinterprété de manière très politique le tableau “Eva” de Chaïm Soutine, en lui rajoutant un doigt d’honneur, ou bien une tenue de prisonnière pour en faire ainsi un symbole de dissidence virale face au pouvoir. A suivre ...

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