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Agissons pour Ales Bialiatski, citoyen d’honneur de Paris emprisonné à Minsk

Comme des centaines de Bélarusses, Ales Bialiatski a passé son anniversaire en prison. Le 25 septembre dernier il a eu 59 ans. Et ce n’est pas son premier séjour derrière les barreaux. Il a déjà été enfermé par le régime d’Alexandre Loukachenko entre 2011 et 2014. Pour quelle raison ? Parce qu’il est l’un des « dissidents » les plus importants de son pays. Dans sa jeunesse, à l’époque soviétique, il manifestait pour que les autorités ne passent pas sous silence les exécutions politiques staliniennes. En 1996, il lance le mouvement Viasna, qui enquête et alerte sur les innombrables violations des droits de l’homme au Bélarus. Le mouvement est officiellement liquidé par le pouvoir en 2003, mais continue d'agir et s’élargit. Ales est accueilli au sein de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme — dont il devient vice-président.



Ales Bialiatski et ses compagnons de Viasna (ils sont aujourd’hui sept derrière les barreaux) représentent un peu la conscience et la mémoire des aspirations de leurs concitoyens pour la liberté — qui s’exprime massivement depuis les élections truquées d’août 2020. Depuis plus de 25 ans, ils s’emploient à faire du Bélarus un pays « normal », comme dit souvent Ales Bialiatski, un lieu où les citoyens sont protégés par le droit et où leur vote est pris en considération. Mais dans un Bélarus où le KGB est à l’honneur, Ales Bialiatski se retrouve en prison, avec la même accusation absurde d’évasion fiscale, alors qu’il a dû déplacer à l’étranger les comptes de Viasna pour continuer à agir. Il risque, à nouveau, 7 ans de détention. Il n’est pas le seul, souligne Sacha Koulaeva, ancienne responsable de la FIDH, experte de Bélarus et des pays de l'Est et qui connaît très bien Bialiatski : « En plus de 7 personnes déjà en prison, sept autres membres de Viasna ont le statut de suspect, des dizaines ont été interrogés, plus de soixante perquisitions ont été menées. Et il ne faut pas oublier que ce sont près de trois cents organisations issues de la société civile qui sont aujourd’hui liquidés par le régime, et qu’il y a plus de 800 prisonniers politiques dans ce pays de moins de 10 millions d'habitants ».


Alors voilà. Ales Bialiatski, qui donne toute sa vie à ses concitoyens, est enfermé de nouveau. C’est terrible, tant la répression s’accentue au Bélarus. Que pouvons-nous faire ? Beaucoup, en fait. Tout d’abord, on peut écrire à Ales, lui envoyer une lettre ou une carte postale en anglais, en russe, en bélarusse, et même en français qu’il comprend (en évitant les termes « Loukachenko », « dictature » ou « moustache » pour que le message lui parvienne malgré la censure). Comme dit encore Sacha Koulaeva, cela lui a permis de tenir lors de son dernier séjour en détention. Donc c’est très important. Voici son adresse : Ales Bialiatski, SIZO-1 / Valadarskaha 2, Minsk, 220030 / Bélarus.


On peut aussi écrire au représentant sur place de la République française, l’ambassadeur Nicolas de Lacoste, pour qu’il réclame aux autorités bélarusse le droit de voir Ales Bialiatski et ses compagnons. Quel rapport entre la France et lui ? Ales Bialiatski a été nommé, en 2012, citoyen d’honneur de la ville de Paris. Il bénéficie donc d’une protection politique de la capitale française. Il serait bienvenu que le représentant de la France vienne lui rendre visite et l’assure du soutien du pays qui lui a accordé cet honneur. D'ailleurs, son collègue de Viasna, Leonid Soudalenko, lui aussi en prison et actuellement en procès, a reçu, lui, en 2018 à Paris le prix de la République française 'Liberté, Égalité, Fraternité'".


Envoyons massivement des messages en ce sens à l’ambassadeur Nicolas de Lacoste, à l’adresse suivante : info.minsk-amba@diplomatie.gouv.fr. Il faut absolument qu’il réclame des autorités bélarusse le droit de voir Ales Bialiatski et ses camarades.


Et voici le site pour la libération d’Ales Bialatski : https://freeviasna.org/en

Copyright photo Viasna


Michel Eltchaninoff


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