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Veille et nouvelles - Spécial Ukraine


Nous avons élaboré une édition spéciale dédiée à l'Ukraine avec une solide sélection de sources, ainsi que des articles pour mieux comprendre toutes les dimensions de la situation dramatique dans laquelle la région est plongée, et avec elle l'Europe et le monde.

#1 - Une guerre de l’information

On le sait depuis bien avant l’ère “post-vérité” de Trump et les manipulations des élections dans les démocraties occidentales, l’information est un terrain de guerre à part entière. Mais depuis le web 2.0, celui des réseaux sociaux, la propagande s’est approprié la viralité de ces médias pour manipuler l’opinion avec une efficacité décuplée.

Parce que Twitter s’avère la plateforme indiquée pour suivre quasi en temps réel l’actualité du conflit, mais parce qu’il s’y trouve dans le même temps beaucoup de contre-vérités, d’approximations, et de bots, voici quelques comptes de journalistes et spécialistes de la région dûment vérifiés et recommandés par leurs pairs.

La liste de Jane Lytvynenko :

La liste de Maksim Eristavi :

La liste de Steven Jambot (journalistes de rédactions françaises) :

On ajoutera à ces listes de journalistes individuels, souvent indépendants, deux médias que nous lisons assidument depuis dix jours, et qui tous deux vivent des dons de leurs lecteurs : Zaborona et Kyiv Independent. Soutenez-les à nos côtés ! https://zaborona.com/en/

The Guardian fait un récit sur Zaborona :

Le magazine américain Time avait pour sa part quelques jours auparavant raconté le quotidien bousculé du Kiyv Independent :

Enfin, nous suivons avec intérêt les initiatives de soutien à la presse sur place, concentrée à Lviv à la frontière polonaise. Zaborona a lancé une fondation pour soutenir matériellement le travail des journalistes : https://2402.org/

Reporters sans Frontières met actuellement en place, avec pour partenaire l'Institute for Mass Information de Lviv, un Centre pour la liberté de la presse. Ce centre se présente comme un lieu d'accueil physique autant qu’un dispositif numérique qui permettra notamment de contrer les blocages et cyberattaques potentiels.

#2 - Collusion chinoise, indécision indienne

La première semaine de la guerre en Ukraine a vu basculer des pays jadis neutres ou non-alignés comme la Suède ou la Suisse dans une doctrine jusqu’alors inimaginable. En Asie, on a aussi assisté à des revirements diplomatiques qui font apprécier combien le régime de Poutine a dérouté, littéralement, ses alliés traditionnels.

L’Inde compte environ 8000 étudiants en Ukraine, ce qui représente le plus gros effectif d’étudiants étrangers dans le pays. Leur rapatriement s’est organisé à partir du 26 février sous le nom d’Opération Ganga. Depuis, la mort d’un étudiant indien à Kharkiv a vite mis fin au souhait de neutralité du gouvernement indien, allié de longue date de l’Union soviétique puis de la Russie.

Quant à la Chine, on a récemment appris que Pékin avait demandé à Poutine d’attendre la fin des JO d'hiver pour démarrer ses opérations en Ukraine (selon le New York Times).

Nous vous recommandons la lecture de ce thread Twitter de l’artiste et activiste chinois Badiucao dont nous vous avions déjà parlé (dans cette gazette). Badiucao y inventorie tous les marqueurs et manifestations du soutien du régime chinois à Poutine, ou les réactions haineuses et détestables de Chinois nationalistes objectifiant les Ukrainiennes, ou faisant le parallèle avec l'annexion attendue de Taiwan. Il pointe aussi le relais servile de la propagande sur les supposées armes biologiques ukrainiennes, l’instrumentalisation des étudiants chinois retenus en Ukraine dans des appels à la paix et à la neutralisation, et bien évidemment, la censure en bonne et due forme des rares manifestations de soutien au peuple ukrainien.

Le thread Twitter de Badiucao :

#3 - Technosphère et cyberespace

L’Ukraine est victime depuis des années des cyberattaques russes qui s’en prennent régulièrement aux infrastructures essentielles du pays. À l'instar du Belarus ou des pays baltes, l’Ukraine a développé une culture numérique solide.

L’habileté de Zelensky depuis le premier jour du conflit à utiliser les médias sociaux pour communiquer en temps réel, notamment sur Telegram, pour soutenir le moral des citoyens et faire valoir sa présence constante à leurs côtés en est une manifestation éloquente.

On pourra lire à son sujet un long article publié en 2020 par le Reuters Institute sur le succès de sa campagne électorale de 2019.

Zelensky y était déjà accompagné de son actuel ministre de la transformation numérique Mikhailo Fedorov. Un article de la BBC revient sur les actions entreprises ces derniers jours par Fedorov, convaincu de l’avantage stratégique majeur que représente la technologie dans un tel conflit.

Fedorov a notamment personnellement interpellé des acteurs du secteur numérique comme Oracle ou SAP pour les inciter à sanctionner le régime de Poutine en mettant fin à leurs relations commerciales avec la Russie.

Le site Rest of World liste toutes ces entreprises technologiques s’étant retirées du marché russe et actualise régulièrement cette liste :

#4 - La guerre n’a pas un visage d’enfant

Le conflit syrien est souvent évoqué ces derniers jours.

Qui se souvient de la fillette qui en 2016 racontait du haut de ses six ans le siège d’Alep et la fuite de son pays en guerre ? Bana Alabed a aujourd’hui 12 ans et son compte Twitter, toujours administré par sa mère, renoue avec le récit insupportable du sort des enfants en temps de guerre. Bana ne peut que faire le parallèle entre les enfants fuyant l'Ukraine aujourd'hui et sa propre histoire familiale.

En écho à cette évocation poignante, il faut écouter l’interview que l’ancienne députée ukrainienne Hanna Hopko a accordée à Deutsche Welle dimanche 6 mars. Elle y décrit les conditions dramatiques dans lesquelles se trouve l’hôpital pour enfants de Kyiv, achevant son intervention en larmes...


Sumi Saint Auguste

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